Les épeires

Description

Leurs toiles

Reproduction

Description

 Les épeires font partie de la famille des araneidae, le trait distinctif de cette famille étant la fabrication par ses membres d'une toile géométrique perpendiculaire au sol.

On trouve des épeires dans la nature tissant leurs toiles entre deux tiges et aussi tout autour de nos maisons, où comme les tégénaires elles profitent des angles, mais cette fois extérieurs, de nos constructions pour tisser leurs toiles. De plus ces araignées semblent avoir compris que la lumière attire de nombreux insectes nocturnes dans leurs pièges, car elles construisent souvent leurs toiles sur les réverbères et contre les fenêtres de nos maisons .

Ces araignées sont très belles et d'une taille respectable ( jusqu'à 5cm pour l'épeire angulairephoto) il en existe plusieurs sous-espèces. Citons par exemple l'épeire diadème facilement reconnaissable gràce à la triple croix blanche sur son abdomen (photo), l'épeire fasciée dont le sien est orné de bandes jaunes argentées et noires, L'épeire soyeuse (photo) à large ventre festonné et argenté...

Les épeires de par leur nombre sont de précieuses auxiliaires pour l'homme car elles constitue un premier barrage aux insectes ayant des vélléités d'envahir nos foyers, c'est ainsi que bon nombre de moustiques, taons et autres insectes nuisibles à l'homme sont éliminés par leurs bons offices.

Les toiles des épeires

Quand on regarde une toile d'épeire on remarque en premier lieu l'extraordinaire complexité de l'oeuvre, ce piège raffiné est composé d'une soie si fine qu'elle sait jouer avec la lumière pour devenir quasiment invisible. Le dessin de l'oeuvre est lui bien plus révélateur des talents de l'épeire, en effet cette araignée sait tisser par dessus plusieurs rayons disposés avec une précision incroyable, un trait spirale venant diviser la toile en plusieurs rayons concentriques et équidistants. Le nombre de rayons varie selon l'espèce d'épeire qui a oeuvré:

 21 pour l'épeire angulaire,

 32 pour l'épeire fasciée,

 42 pour l'épeire soyeuse.

La précision de ce travail souvent effectué de nuit est surprenant pour l'observateur ayant des connaissances en géométrie, ce dernier ne pouvant manquer de remarquer que l'humble arachnide est capable de réaliser ce que l'on appelle une spirale logarithmique c'est à dire une courbe coupant obliquement, sous des angles de valeur constante, toutes les droites ou rayons vecteurs s'irradiant d'un centre appellé pôle. Le tracé des épeires est donc une ligne polygonale inscrite dans une spirale logarithmique.

En vérité l'épeire construit en fait deux spirales distinctes en tissant sa toile, la première n'est qu'un simple auxiliaire dont la fonction se limitte à donner des points d'appui, l'araignée la construit avec une soie ordinaire, il part du centre où les rayons sont très serrés pour aboutir à la circonférence par des tours d'ampleur rapidement croissante, de cette première construction que l'on pourrait comparer à un échaffaudage, ne reste une fois l'oeuvre terminée que la partie centrale. Celle ci non composée de toile collante sert de reposoir et même de poste de garde pour deux épeires qui y passent tout leur temps; l'épeire fasciée et l'épeire soyeuse .

La seconde spirale tissée après coup constitue le réel dispositif permettant à l'araignée de se nourrir. En effet cette construction est constituée d'un fil différent parsemé de petites boules de colle organique. Selon J.H. Fabre le père de tous les entomologistes, si l'épeire ne se colle pas aux fils gluants de sa toile c'est gràce à une substance huileuse qui comme tous les corps gras neutralise l'adhérence. Cet autre talent de l'épeire a été découvert par Fabre à travers toute une série d'expériences.

Quand un insecte vient s'y empêtrer, l'épeire toujours reliée à sa toile par un fil sent cette dernière vibrer et va après avoir localisé l'endroit exact ou se débat la proie la mordre et l'engourdir gràce à son venin. C'est alors que l'épeire va tourner le dos à sa victime et s'en saisir par les pattes arrières en la faisant tournoyer sur elle-même, en même temps elle dévide sur l'infortunée une soie très compacte en larges rubans la transformant en un cocon. Puis elle part dans sa retraite savourer son festin à la façon de la plupart des araignées, c'est à dire en transformant l'intérieur de sa victime en une soupe par l'injection massive de sucs digestifs avec ses chélicères.

La toile est souvent détruite lors de cette opération, c'est pourquoi la nuit venue, ou même la journée, l'épeire sort de sa cachette pour détruire cette toile abimée en le roulant en boule qu'elle réingurgite pour recycler les précieuses protéines qui la constitue. Puis elle reconstruit sa nouvelle toile.

Reproduction de l'épeire

La reproduction des épeires n'a rien en commun avec celle des tégénaires si ce n'est la copulation qui fonctionne sur le même principe (cf reproduction) L'épeire mâle pour arriver à ses fins doit ici user d'un subterfuge en offrant un insecte à la femelle, ce cadeau servant à endormir la méfiance de la belle pour pouvoir l'approcher sans se faire dévorer.

Quand le moment de la ponte des oeufs arrive, la femelle va déposer ceux-ci dans un cocon gros comme un oeuf de pigeon composé de deux soies différentes l'une rousse et délicate servant à garder la chaleur autour des oeufs et l'autre qui la recouvre, à préserver le précieux contenu de l'humidité, ce nid dont la finesse varie selon l'espèce d'épeire qui l'a tissé, restera livré à lui-même car la femelle après avoir dépensé toute sa soie pour le réaliser va se laisser tomber de sa toile pour mourir en quelques jours sur le sol terrassée par l'épuisement de ses forces et du précieux produit.

En effet, l'épeire est une espèce annuelle qui ne survit jamais à sa couvée, contrairement à la tégénaire qui rappelons-le peut vivre quatre ans.

Les araignées ont pour vocation de se disséminer, le but suprême quoiqu'inconscient de chaque famille et espèce d'araignées est de conquérir le plus de territoires possibles pour assurer la survie de leurs espèces. Pour arriver à cette fin, les épeires ont développé une tactique très élaborée. Quand les jeunes épeires percent le cocon surgissant dans le monde sous la forme d'une nuée de minuscules individus, (photo) leur premier reflexe sera de monter sur une tige ou sur une autre perche et de sécréter un long fil de soie qui tel un cerf-volant partira dans le ciel mais ici en emportant celle ou celui qui le tient. C'est ainsi que ces jeunes araignées peuvent parcourir plusieurs kilomètres avant de retomber sur la terre ferme près de l'endroit où ils batiront leurs toiles, d'année en année, d'envol en envol, les épeires gagnent par ce moyen de nouveaux territoires.

Epeire diadième dans sa toile

Essaim de jeunes épeires

Epeire angulaire

Epeire soyeuse

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